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Le rapport du GIEC a mis en évidence l'accélération des impacts lié au changement climatique. Parmi les dangers qui nous guettent, et face auxquels nous pouvons toujours faire quelque chose, il y a le recul du trait de côte, notamment sur

la façade atlantique. 

Le littoral aquitain n'y échappe pas 
(6000 logements menacés,  ainsi que 725 activités économiques et 100 km de réseau routier)  à horizon 2050,

autrement dit demain.

EROSION  EN AQUITAINE

Le constat

L'érosion côtière

En avril 2022 GIP Littoral, groupement d'intérêt public dont la mission est d'engager une réflexion stratégique sur les problématiques littorales de Nouvelle-Aquitaine, a mené une étude portant sur les enjeux de l'érosion et ses conséquences à horizon 2050.  Les résultats assez éloquents ne peuvent qu'alerter les pouvoirs publics sur la nécessité d'un travail de fonds basé sur l'anticipation, la concertation et l'action, pour limiter au mieux les conséquences du changement climatique qui impacte nos côtes, lesquelles menacent directement les populations à divers niveaux (voir la carte).

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Rapport de GIP Littoral

Rapport de l'Observatoire du Littoral

A propos de l'érosion

Sous l'effet de l'érosion, nos côtes sont remodelées et le trait de côte subit un grignotage naturel, mais il est aggravé par l'impact de nos émissions et, plus globalement, nos mauvaises pratiques.

On assiste depuis quelques années à une amplification et une accélération du phénomène et force est de constater que nos côtes perdent des mètres, de manière plus ou moins significative, selon les localisations, sous l'effet naturel des vents, des conditions de marée, de l'état de l'océan (houles et vagues et vagues submersion), de la pression atmosphérique, mais aussi du fait des activités humaines (déforestation au profit de l'habitat pour céder à la pression immobilière, tourisme balnéaire favorisant l’érosion côtière en fragilisant les dunes par le piétinement, pour ne citer que quelques exemples...)  ainsi que certains aménagements du territoire tels que les ouvrages de protection (digues, épis…) qui permettent certes de maîtriser l’érosion localement mais de manière peu pérenne, et l'on sait, avec le recul, qu'ils ne sont pas la solution pour pallier l'érosion, de plus leurs effets sont négatifs sur les côtes voisines. 

Selon l'Observatoire de la Nouvelle Aquitaine, L’érosion se traduit par un recul du trait de côte et/ou un abaissement du niveau des plages, temporaire(s) ou permanent(s), avec la disparition progressive des stocks sédimentaires....
Sur les côtes atlantiques, les vents dominants marins en provenance de l’ouest ont tendance à transférer le sable de la plage vers la dune puis de la dune vers l’intérieur des terres. Il y a ainsi un risque d’ensablement de l’arrière-pays auquel s’ajoute un déficit sédimentaire de la plage qui en retour favorise le recul du trait de côte..

Quelques Chiffres clés sur le recul du trait de côte en Aquitaine 

Recul

  • 2,5 m / an en Gironde ;

  • 1,7 m / an dans les Landes.
     

L’érosion chronique ainsi estimée sur la côte sableuse est de l’ordre d’en moyenne 20 et 50 m pour les horizons 2025 et 2050 respectivement, à laquelle s’ajoute un recul lié à un événement majeur en général de l’ordre de 20 m.

L’élévation du niveau de la mer

 

OBSERVATIONS - Le niveau de la mer, stable sur les derniers millénaires, s’élève depuis 1870.

Vitesse moyenne d’élévation en Aquitaine :

2 mm/an environ depuis 1942.

 

PROJECTIONS - Le niveau de la mer continuera à s’élever en s’accélérant, y-compris après 2100.

 

- Projections d’élévation globale pour la fin du siècle (fourchette probable, qui n’exclue pas des valeurs plus élevées) :

30-60 cm (scénario avec politique climatique visant à faire baisser les concentrations en CO2 – RCP2.6) ;

50-100 cm (scénario sans politique climatique – RCP8.5).

Les risques liés à l'érosion et à la montée des eaux ne sont pas neutres : Habitat menacé (qui n'a pas en tête le tristement célèbre bâtiment de résidence secondaire voué à la démolition car désormais prêt à basculer sur la plage), entreprises menacées, réseau routier menacé (voir la carte)
 

Les 31 communes concernées en Nouvelle-Aquitaine

 

Charente-Maritime  :  

Île-d’Aix -Arces - Les Mathes -Saint-Palais-sur-Mer -Fouras -Saint-Georges-d’Oléron - Talmont-sur-Gironde - Port-des-Barques - L’Houmeau - La Brée-les-Bains

Gironde : Arcachon - Lacanau - Lège-Cap-Ferret - Soulac-sur-Mer - La Teste-de-Buch - Vendays-Montalivet - Carcans
- Le Verdon-sur-Mer

 

Landes :  Mimizan - Capbreton - Soorts-Hossegor - Ondres  -Seignosse - Vielle-Saint-Girons - Biscarrosse
 

Pyrénées-Atlantiques : Anglet - Biarritz - Bidart - Ciboure - Guéthary - Saint-Jean-de-Luz

Quelles solutions ?

Le constat fait ci-dessus doit nous alerter. Il nous permet de mieux appréhender notre fragilité mais pas nous décourager face aux risques liés au réchauffement climatique car nous pouvons toutefois faire notre part de colibris. Penser que nous sommes à la merci des éléments ou des politiques est une erreur et chacun peut, à son niveau, s'impliquer et agir. Nous devons garantir un monde vivable aux générations futures et ce devoir nous engage. Chaque geste allant dans le sens des pratiques vertueuses. Devenons des conso-acteurs et non juste des consommateurs. 
Le média d'intelligence écologique "Les Horizons"  
énumère  quelques actions dans lesquelles nous pouvons tous nous engager.

 

Face à ces difficultés, de nouvelles solutions ont été pensées afin de tenter de préserver le trait de côte face aux risques de submersion et d’érosion. Ces alternatives, dénommées « solutions fondées sur la nature », par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ont été imaginées dès 2009 à l’occasion de la COP 15 de Copenhague. 

L’organisme définit les solutions fondées sur la nature comme « les actions visant à protéger, gérer de manière durable et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés pour relever directement les défis de société de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être humain et en produisant des bénéfices pour la biodiversité ». D’autres organismes, comme l’Evaluation Française des Ecosystèmes et des Services Ecosystémiques (EFESE), ont évalué les diverses solutions fondées sur la nature, en mesure de réguler l’évolution du trait de côte.

Parmi ces solutions, la végétalisation des dunes est une technique qui consiste à implanter des végétaux sur les dunes, afin de les maintenir. En France, les végétaux les plus souvent présents sur les dunes sont les Oyats, qui sont implantés naturellement. Cette technique de végétalisation fonctionne également avec les falaises, ce qui permet de les stabiliser. Les racines des végétaux retiennent ainsi le terrain en s’agrippant aux substrats, ce qui permet de limiter les mouvements rocheux. Les végétaux peuvent en outre ralentir la vitesse de ruissellement de l’eau, tout en limitant l’infiltration au sein des rochers.

Enfin, les végétaux sont source d’externalités positives pour l’environnement ainsi que pour le paysage. De la même façon, les herbiers implantés sur les côtes sableuses permettent de lutter contre l’érosion en ralentissant la houle. Ils permettent également de constituer des puits de carbone, participent à la purification de l’eau et abritent de nombreuses espèces de poissons.  Lire aussi : Trois solutions pour s’adapter à l’érosion du littoral et la montée des eaux


Le « laisser-faire », une solution qui ne fait pas toujours l’unanimité 

Une autre solution fondée sur la nature est celle du « laisser-faire », ou dépoldérisation, qui consiste à laisser les phénomènes d’érosion et de submersion affecter le trait de côte. Cette solution a pour avantages de préserver la biodiversité et d’offrir de nouveaux habitats pour la faune. En outre, permettre à la mer d’envahir une partie des côtes entraîne la création d’un espace-tampon, capable d’absorber l’énergie de la mer et des tempêtes, et donc de protéger les espaces environnants dans lesquels peuvent se trouver logements ou infrastructures. 

Toutefois, cette solution trouve ses limites dans la mesure où son acceptabilité est assez faible chez les habitants du littoral. En effet, ces derniers perçoivent le fait de laisser la mer recouvrir leur territoire comme une défaite ou un abandon, d’autant plus qu’ils ne perçoivent pas toujours les dimensions positives de cette pratique. 

Pour cette raison, l’UICN cherche à convaincre habitants et élus des bénéfices des solutions fondées sur la nature, en comparaison des ouvrages de protection artificiels. L’organisme avance notamment le faible coût des solutions naturelles, ainsi que les bénéfices pour les écosystèmes que celles-ci prodiguent. Enfin, l’UICN argue également de l’adaptabilité et de la flexibilité de ces solutions, qui sont de plus en plus adoptées par les villes du littoral.  

 

(source les Horizons)

 

 Nicole Morgan
 

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